Le vignoble du Bugey est une zone viticole qui se situe dans le département de l’Ain. Entre le vignoble de Savoie et celui du Jura, il partage avec eux certaines caractéristiques climatiques et géologiques.

Histoire
Au Moyen Âge, les moines développèrent la culture de la vigne sur les territoires de leurs abbayes : l’histoire du vignoble bugiste commence avec les moines de l’abbaye cistercienne de Saint-Sulpice à Thézillieu en 1130 et ceux d’Ambronay en 1135.

En 1601, le Bugey devient français par le traité de Lyon. Le vignoble occupait alors une superficie considérable (environ 7 000 hectares à son apogée) qu’il garde jusqu’à la fin du xixe siècle.

xixe siècle
Brillat-Savarin, natif de Belley, gastronome et auteur de la Physiologie du goût4, était propriétaire d’une vigne et de son grangeon dans le Bugey au début du xixe siècle. Le vignoble bugiste connut son apogée sous le Second Empire avec une superficie en vignes dépassant, rien que dans l’arrondissement de Belley, les 7 000 hectares. Le docteur Jules Guyot, en 1868, enquêtant pour le gouvernement, releva que la vigne représentait 25 % du produit agricole du département.

Le vignoble du Bugey produisait pour les marchés voisins reliés par la voie ferrée de Lyon à Genève. C’est dans ce contexte que survint le phylloxéra à partir de 1875, anéantissant toutes les vignes.

xxe siècle
La vigne a été replantée très lentement au xxe siècle, sur de nombreux éboulis caillouteux, des moraines glaciaires ou des plaques de molasse bien exposés. Le vignoble du Bugey s’est ainsi établi sur les sites les plus favorables, constituant un vignoble en îlots.

En avril 1955 est fondé le syndicat des vins du Bugey, chargé d’améliorer la commercialisation et d’organiser la promotion. Les vins du Bugey sont reconnus par l’INAO comme vins de qualité supérieure (VDQS) par l’arrêté du 11 juillet 1958, puis comme appellation d’origine contrôlée (AOC) par le décret du 20 octobre 20092.

Cette montée des contraintes législatives, théoriquement accompagnées d’une augmentation de la qualité, s’accompagne d’une baisse des aires cultivées. En 1988, la superficie en exploitation est de 1 025 hectares, dont 506 hectares pour les vignes d’appellation et 518 hectares pour les autres vignes de cuve. En 2000, l’aire tombe à 830 hectares, dont 666 hectares en appellation et 164 hectares pour les autres vignes de cuve5.

xxie siècle
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Étymologie
Article détaillé : Origine du nom « Bugey ».
Dès 1195, le terme de terra de beuzeis disparait pour se transformer en beugeys en 1372 puis en beugeis en 1613 pour enfin trouver sa forme actuelle en 1722.

Situation géographique
Le vignoble du Bugey se trouve en France, dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, plus précisément dans le département de l’Ain.

Le Bugey correspond à la partie orientale du département (la partie occidentale étant composée de la Bresse et de la Dombes). Le Bugey est une zone montagneuse, divisible en deux parties : au nord, le Haut-Bugey correspondant à l’arrondissement de Nantua ; au sud, le Bas-Bugey correspondant à l’arrondissement de Belley.

Géologie
Le Bugey est composé d’un relief montagneux plissé, partiellement karstifié, qui est la prolongation méridionale du massif du Jura. La datation des roches calcaires du Bugey se situe entre le Jurassique pour les anticlinaux et le Crétacé pour les synclinaux. Les plissement sont bien visibles selon les affleurements et les falaises6.

Les vignes sont plantées sur des coteaux pierreux calcaires et morainiques.

Climatologie
Le Bugey connait des étés chauds propres à un climat semi-continentalN 3, propices à la culture de certains cépages, mais avec des précipitations importantes. Les hivers sont marqués par l’influence montagnarde, un peu adoucis par les dernières influences océaniques venant buter sur les montagnes, apportant des précipitations importantes au pied des reliefs.

Article détaillé : climat de l’Ain.
La station météo d’Ambérieu (à 250 mètres d’altitude) se trouve à la limite occidentale des aires d’appellation. Ses valeurs climatiques de 1961 à 1990 sont

Relevés à Ambérieu 1961-1990
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) −1,7 −0,3 1,4 4,2 8,3 11,2 13,4 12,9 10,5 7,1 2,3 −0,8 5,7
Température moyenne (°C) 1,8 3,7 6,4 9,6 13,8 17,1 19,8 19,1 16,3 11,8 6,1 2,5 10,7
Température maximale moyenne (°C) 5,3 7,8 11,4 15,1 19,3 23,1 26,2 25,3 22 16,4 9,9 5,7 15,6
Ensoleillement (h) 53,4 81 130,5 167,2 199,6 230,9 273,9 236,2 183,2 119,9 65,1 46,3 1 787,2
Précipitations (mm) 93,8 86,9 100,8 93,9 111,5 98,2 66,5 91,6 98,1 102,7 107 102,1 1 153
Source : www.infoclimat.fr : Ambérieu (1961-1990)

Vignoble

Une vigne isolée près de Massignieu-de-Rives.
Le vignoble couvre en 2004 une aire de 909 hectares, dont 95 pour l’appellation seyssel et 197 pour les appellations bugey et roussette du Bugey7. Les vignes se regroupent en trois secteurs : celui autour de Belley, celui autour de Montagnieu et celui autour de Cerdon8.

Appellations
Le Vignoble du Bugey compte trois AOC couvrant cinq dénominations géographiques, ainsi que trois IGP :

Bugey (AOC)N 1, dont :
Cerdon (AOC)
Manicle (AOC)
Montagnieu (AOC)
Roussette du Bugey, dont :
Montagnieu (AOC)
Virieu-le-grand (AOC)
Seyssel (AOC) (partagée avec le Vignoble de Savoie)
IGP départementale : Coteaux-de-l’Ain Valromey
IGP régionales : Comtés-rhodaniens et Vin des Allobroges.
Encépagement
Sont cultivés principalement le chardonnay B, l’altesse B (appelé la roussette), le gamay N, le pinot noir N, la mondeuse N et le poulsard N. Accessoirement, on peut trouver des pieds de molette B, de jacquère B et d’aligoté B9.

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Rendements
En 2004, les rendements moyens étaient de 47 hectolitres par hectare pour l’appellation seyssel, 66 pour l’appellation bugey et 67 pour les vins de pays7.

Vins
En 2004, la production était de 4 476 hectolitres de vin d’appellation d’origine contrôlée (appellation seyssel), 32 261 hectolitres en VDQS (alors le cas des appellations bugey et roussette du Bugey) et 869 hectolitres en vin de pays (vin de pays de l’Allobrogie)7.

Vinification et élevage
En blanc

À l’arrivée au chai, le raisin est foulé et pressé pour séparer le moût du marc de raisin. Le moût est mis en cuve en stabulation pour le dépôt des bourbes. Le soutirage du jus clair est le débourbage ; les bourbes peuvent être filtrées pour donner aussi un bon vin. La fermentation alcoolique débute sous l’action de levures indigènes ou de levures sélectionnées introduites lors du levurage. Cette opération transforme le sucre du raisin en éthanol. La maîtrise de la température de fermentation par un système de réfrigération permet d’exprimer le potentiel aromatique du produit.

La fermentation achevée, le vin est soutiré afin d’éliminer les lies. La fermentation malolactique n’est généralement pas réalisée, bloquée par un sulfitage du vin. Ce dernier peut être stocké en cuve pour le préparer à l’embouteillage ou élevé en barrique ou foudres de bois de chêne. Le vin est soutiré, filtré et stabilisé avant le conditionnement en bouteille.

En effervescent
Article détaillé : méthode de fabrication du vin effervescent.
Les vins effervescents sont faits selon la « méthode traditionnelle » : il faut une prise de mousse en bouteilles à partir de vins fruités. Un stockage de neuf mois sur lattes est obligatoire. Il est suivi d’un remuage sur pupitre et ensuite d’un dégorgeage. Blanc ou rosé, le bugey offre une palette variée de vins pétillants dont le cerdon, le montagnieu et le bugey brut.

En rouge

La coloration du moût nécessite une macération du grain de raisin dans le jus, notamment pour le gamay N et le pinot noir N qui sont des cépages noirs à jus blanc : seule la pellicule comporte les anthocyanes colorantes.

la macération dure le temps de la fermentation alcoolique. Outre la couleur, elle permet de solubiliser les tanins. Le pressurage intervient à ce moment-là pour séparer le vin du marc de raisin. Le vin subit alors la fermentation malolactique, qui transforme l’acide malique à deux groupes carboxyle, en acide lactique qui n’en comporte qu’un. L’opération conduit à une désacidification naturelle du vin ; elle arrondit le vin, le rend plus souple et moins âpre.

Gastronomie
La région du Bugey, en plus d’être une région viticole, est réputée pour sa gastronomie : on appréciera dans cette région les grenouilles et écrevisses en garniture ou simplement pour elles-mêmes, les volailles ainsi que les différents gibiers. Les vins du Bugey accompagneront à merveille les différents plats de terroirs.

Le bugey blanc se boit frais à température de cave (10 à 12 °C). Il accompagne très bien les poissons, les crustacés, mais aussi la raclette et la fondue.

Le bugey rouge se sert chambré, voire légèrement frais (17 à 19 °C). Il accompagnera à merveille les fromages et les charcuteries ainsi que les viandes blanches. S’il est fait à partir de pinot noir, il sera apprécié sur une viande rouge ou un gibier.

Le bugey mousseux convient à l’apéritif comme au dessert et se sert frais (température du frigo, 4 à 5 °C).

Économie
Commercialisation
Après les années 1950, des foires et des concours ayant montré qu’il y avait de bons cépages et vins dans le vignoble bugiste, quelques personnalités s’engagèrent à les mettre en valeur. Face au développement de la vente directe et du tourisme dans le département, les premiers caveaux de dégustation s’ouvrirent dès le début des années 1960. Afin de faire connaître les vins du Bugey, le syndicat se déplaça également sur divers salons et manifestations de la région et ses alentours. Ainsi les vins du Bugey sont présents chaque année au Concours de la volaille de Bresse, au Concours des vins de France à Mâcon et au Concours général agricole de Paris. Il reste que les vins du Bugey sont presque uniquement connu localement, avec une vente en grande surface limitée au Lyonnais, au Genevois et à la Savoie.

En 2009, 95 % des vins sont commercialisés en vente directe essentiellement dans des exploitations familiales. Il subsiste deux maisons achetant des moûts à la propriété destinés pour l’essentiel à l’élaboration des vins mousseux et pétillants et représentant entre 7 et 8 % de la production. Trois entreprises s’occupent du négoce : Boisset (négociant bourguignon)10, Guigard (négociant bugiste)11 et Viallet (négociant savoyard)12. En outre, une dizaine d’exploitations viticoles disposent d’une licence de négociant parallèlement à leur statut de vigneron (Le caveau bugiste, le caveau des Demoiselles, la maison Duport, etc.)2,7.

Structure des exploitations
En 1988, il y avait dans l’Ain 2 318 exploitations qui produisaient du vin, dont seulement 190 en faisaient leur activité principale. En 2000, le nombre d’exploitation pratiquant la viticulture est tombé à 672, dont toujours 190 en tant qu’activité agricole principale13.

Liste de producteurs ( a faire)